Le passage sous la maison de l'abbesse (privé) contribue à la mise en scène de l'entrée au cloître. Là encore, tout est harmonie malgré les dimensions irrégulières. La modestie s'unit au raffinement avec l'alternance des colonnes simples et géminées, la diversité du matériel de construction apporte une fantaisie féminine opposée au pavement de galets grossiers, la simplicité des chapiteaux renferme un symbolisme fort. Tout contribue au charme discret de l'architecture romane auvergnate.
Dans le réfectoire, la grande peinture du mur du fond fait penser à une composition copte de la chapelle du monastère St Apollo à Bawit en Egypte (VI-VII siècles). Sous l'imposant Christ en majesté encadré du tétramorphe, la vierge couronnée à la manière d'une impératrice byzantine bénit de sa main droite et porte un lys avec délicatesse entre le pouce et le majeur de sa main gauche. Deux anges font transition avec le collège des apôtres qu'elle préside. Les lignes des plis des vêtements, la beauté des visages aux barbes soignées, la modernité du traitement des avant-bras et les doigts longs et effilés donnent à l'ensemble une élégance raffinée presque maniérée que le brun des manteaux équilibre.
En sortant, la photographie du "Christ de Lavaudieu" rappelle l'influence byzantine de la sculpture.